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3 octobre 2013 4 03 /10 /octobre /2013 17:51

90279937_o.gifAssez difficile de parler de ce bouquin, dont je n'ai pas vraiment compris les tenants et les aboutissants (et encore moins le titre, d'ailleurs), mais qui m'a paru pourtant agréable et fluide. Il y a sûrement derrière ce conte étrange une foule de symboles ou de messages à capter, mais pour ma part je me suis contenté du premier degré. Un immigré débarque dans un pays hispanophone accompagné d'un bambin qu'il a décidé de prendre sous son aile ; ensemble ils partent à la recherche (perdue d'avance) de la mère du petit. Le bouquin raconte en fait le lent apprentissage des choses, la transmission du savoir de l'adulte au petit, la patiente pédagogie mise en place, à travers une foule de saynettes édifiantes. Ce qui frappe d'abord, c'est le monde presque enchanteur que Coetzee décrit : malgré le contexte sombre (l'immigration clandestine, le déracinement, la perte des proches, la débrouille des sans-papiers), le roman tire tout vers la douceur, la bienveillance, la bonté humaine. Même s'il y a des difficultés, des obstacles, des dangers, des méchants, la trame est calme, apaisée, pleine de lumière et de confiance. Le duo formé par Simon l'adulte et David le môme est une sorte de duo parfait, attentif, aimant. Plein d'un humanisme entièrement assumé, Coetzee réussit particulièrement les scènes de leurs dialogues, où l'apprentissage se fait à coups de pensées pesées, de questions pressantes, de mots choisis.


Dommage que l'ensemble soit un peu opaque quant aux finalités : une fois le bouquin refermé, on se dit qu'on n'a pas beaucoup avancé, et qu'il y aurait eu 200 pages de plus ou de moins, on en serait un peu au même point. Qu'est-ce que Coetzee a eu l'intention de faire en livrant ce conte optimiste (on pense à Voltaire, oui), sans drame particulier, sans éveènements saillants, qui se déroule dans la douceur ? Je n'en sais rien. Mais le fait est que ce livre vous attrape gentiment par son charme mystérieux, ses rythmes parfaits (très belle traduction) et sa confiance en l'humain. Joli, joli.

 

(Fabrice - publié sur Shangols)

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